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Vers une vie sans civilisation
11 novembre 2015

Vivre en communauté

 Il y a une image culturelle qui me dessert quand j’essaie de valoriser mon idéal sauvage, c’est un peu celle de Robinson Crusoé. Même si l’on admet que je parvienne un jour à vivre sans aucun contact avec la civilisation, j’ignore si l’homme, surtout l’homme issu de l’environnement industriel, post-industriel ou je ne sais quoi, est capable d’avoir une belle vie sans aucune aide de ses semblables. Survivre, il le peut, mais, hormis comme expérience à court terme, je ne pense pas que ce soit enviable. En revanche, une tribu peut prospérer. Et je trouve important d’écrire un article pour faire entendre que je ne cherche pas des personnes qui seront d’emblée à l’aise dans un mode de vie nomade à aspiration sauvage. Je ne demande à personne de venir se gérer d’un coup, et j’ouvre cette fenêtre virtuelle sur mon projet car je suis prêt à m’occuper d’un ou d’une semblable. Il n’y a aucune compétence prérequise.

 La civilisation occidentale moderne n’est qu’à moitié une société car on y vit cloisonné. Je ne lui reproche pas par là de permettre à chacun de disposer de son espace individuel, mais je t’invite à remarquer que tu n’as pas besoin d’avoir une vie sociale pour faire partie du système. Ta vie repose sur des milliers de travailleurs, sur des savoirs transmis de génération en génération, mais il ne t’est pas nécessaire d’être en bons termes avec tes semblables pour jouir de tout cela : la structure véritablement sociale d’une société est remplacée par un fonctionnement administratif et économique, et ainsi tes échanges sont régis au moyen d’une interface ressemblant de plus en plus à une machine au lieu d’avoir lieu avec des êtres humains. Des papiers remplis, de l’argent transféré, une base de données complétée, et te voilà devenu un dossier administratif. Par conséquent, les sentiments qui devraient fonder la cohésion sociale ont pris une fonction superficielle, tandis que les lois et les programmes informatiques décident de ton sort. Pour le reste, les règles de politesse assurent une hypocrisie préservant le calme d’une cohabitation formalisée.

 Je propose une communauté dans laquelle les échanges sont fondés sur le plaisir d’être ensemble et de s’entraider. Je pense que la sincérité des sentiments est plus efficace que l’obligation, la contrainte et la politique quand on vit dans un petit groupe. Cela implique des groupes sociaux qui peuvent se composer, gagner ou perdre des membres, se scinder, car les véritables affinités et tensions ne sont pas masquées. Il existe déjà des communautés alternatives avec lesquelles il peut y avoir des contacts ; moi je préfère commencer seul car je ne fonde pas ma démarche sur les mêmes idées, mais j’imagine que, lorsqu’une vraie tribu sera constituée, il y aura des passages par des écolieux ou des rassemblements qui permettront d’embarquer ou de laisser des compagnons, afin de laisser un choix possible.

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